Depuis le début de l’offensive israélienne « Bordure protectrice », de nombreux appels au boycott des produits israéliens ont circulé sur les réseaux sociaux. Plusieurs pays ont déjà pris des mesures pour interdire l’achat de marques provenant des territoires occupés. Parmi ces appels, un chiffre est souvent mis en avant : 729.
Ce code-barres indiquerait que les produits sont fabriqués en Israël. Cependant, cette information mérite quelques éclaircissements.
Le Code-Barres 729 : Un indicateur partiellement fiable
Les trois premiers chiffres d’un code-barres, comme 729, sont souvent présentés comme une méthode simple pour identifier les produits israéliens. Cependant, le collectif BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) et d’autres mouvements de solidarité avec la Palestine soulignent que cet indicatif est loin d05’être entièrement fiable. En effet, le code-barres 729 provient du siège social de l’entreprise, et non du lieu de fabrication du produit.
Par exemple, une entreprise française peut très bien fabriquer un produit en Israël tout en le vendant sous un indicatif français (300 à 379). Inversement, une société israélienne qui fabrique ses produits en Israël pourrait les classer sous un indicatif français si elle possède une filiale en France. Cela signifie qu’il est possible de trouver des produits fabriqués en Israël sans que leur code-barres ne commence par 729.
Le mouvement BDS le résume ainsi : « Le but n’est pas de se fier uniquement au chiffre 729 ou, à l’inverse, de se perdre dans des listes interminables de produits plus ou moins liés à Israël ». Cette déclaration souligne la complexité de la situation et la nécessité d’une approche plus nuancée pour repérer les véritables produits israéliens à boycotter.
Le code-barres 729 est souvent présenté comme un moyen simple d’identifier les produits fabriqués en Israël. En réalité, cet indicatif reflète le pays où le code-barres a été attribué et non nécessairement le lieu de production du produit. Cela signifie qu’un produit portant le code 729 provient d’une entreprise enregistrée en Israël, mais il peut très bien avoir été fabriqué ailleurs dans le monde.
Par ailleurs, des entreprises non israéliennes peuvent produire en Israël tout en affichant un autre préfixe de code-barres, comme 300 pour la France.
De plus, certaines rumeurs circulent affirmant qu’Israël aurait modifié son code-barres en 841 ou 871 pour échapper aux boycotts. Ces affirmations sont fausses : le préfixe 841 est attribué à l’Espagne et 871 aux Pays-Bas, sans lien avec Israël.
https://www.buycott.com/
La technologie pour des boycotts plus précis
Face à ces ambiguïtés, des solutions technologiques ont vu le jour. L’application Buycott permet aux utilisateurs de scanner le code-barres d’un produit pour savoir s’il est lié à Israël ou à une entreprise soutenant l’occupation. En France, le mouvement BDS travaille également sur une application similaire, spécifiquement adaptée au contexte français.
Buycott simplifie l’acte de boycott en donnant des informations précises sur les liens d’une entreprise avec Israël. Par exemple, en scannant un produit Coca-Cola, les utilisateurs peuvent découvrir que la marque détient une part importante dans Neviot Water, une entreprise israélienne leader dans le marché de l’eau.
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Entreprises complices : au-delà des codes-barres
Le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) cible les entreprises non seulement en fonction de leur origine israélienne, mais aussi en fonction de leur complicité avec l’occupation. Les entreprises comme Coca-Cola, Nestlé, et Intel ont été critiquées pour leur implication en Israël, soit par des investissements directs, soit par la fourniture de technologies utilisées par l’armée israélienne. Intel, par exemple, possède une usine à Kyriat Gat, construite sur un village palestinien détruit en 1949.
Pourquoi boycotter les produits israéliens ?
L’objectif principal de ces initiatives de boycott, y compris l’identification des produits au code-barres « 729 », est de mettre fin à l’occupation israélienne et à l’apartheid pratiqué contre les Palestiniens. Boycotter les produits israéliens signifie exercer une pression économique sur Israël pour qu’il change ses politiques. Cela inclut :
- Protester contre l’occupation et l’expansion des colonies : De nombreux produits israéliens, y compris ceux fabriqués dans les colonies de la Cisjordanie occupée, sont associés à des pratiques d’exploitation et d’expropriation des terres palestiniennes.
- Soutenir le mouvement BDS : En boycottant ces produits, les consommateurs rejoignent un mouvement mondial de solidarité qui a pour but de promouvoir les droits humains et le respect du droit international.
- Éviter le financement de l’oppression : Acheter des produits liés à Israël, que ce soit par le biais du code-barres « 729 » ou d’autres indicateurs, revient à soutenir indirectement l’économie israélienne et, par conséquent, ses politiques répressives envers les Palestiniens.
Les motivations derrière le boycott
Le boycott des produits israéliens vise à dénoncer et mettre fin aux politiques d’occupation et d’apartheid en Palestine. Il cherche à réduire le soutien économique à Israël et à mettre en lumière les entreprises qui profitent directement ou indirectement des violations des droits humains. C’est aussi une manière de s’inscrire dans une forme de résistance non-violente, en choisissant d’agir au quotidien pour soutenir la cause palestinienne.
Israel just now changed its barcode from 729 to 871. The barcode changed due to the public’s boycott of Israeli products.
Please share and publish so that everyone can benefit.#boycottisraelbrands #BoycottIsraeliGoods #BoycottIsraeliProducts pic.twitter.com/AW9TWsJkmr
— Poetry (@lastvibes) November 3, 2023
Vers un boycott conscient et efficace
Le boycott des produits israéliens ne doit pas être basé uniquement sur des codes-barres comme « 729 », car ils sont trop limités pour identifier avec précision tous les produits en lien avec Israël. Il est préférable d’utiliser des outils comme Buycott et de rester informé des dernières actualités via des organisations comme BDS. En combinant cette vigilance avec des actions concrètes, chaque consommateur peut jouer un rôle crucial dans la lutte pour la justice en Palestine.
Enfin, pour rendre ce boycott plus efficace, il est important de sensibiliser les autres à ces enjeux, tout en étant critique face aux désinformations fréquentes sur les réseaux sociaux. Les appels au boycott doivent être fondés sur des faits et s’appuyer sur des outils fiables afin de maximiser leur impact.
Un autre application Boycott X
L’application Boycott X téléchargeable sur google play ou apple store, téléchargée plus de 400 000 fois à travers le monde, a rencontré un succès considérable, mais ce succès n’a pas été sans répercussions. Son créateur, Chedy El Tabaa, a révélé lors d’une interview accordée à TRT Français qu’il a été victime de menaces et de harcèlement en raison de l’impact grandissant de son application.
Cette application permet aux utilisateurs de scanner les produits et de savoir instantanément s’ils sont liés à des entreprises qui soutiennent l’occupation israélienne. En proposant une méthode efficace pour boycotter ces produits, elle offre aux consommateurs une solution simple et accessible pour agir en faveur de la Palestine dans leurs choix quotidiens. Cependant, l’influence de cette technologie a dérangé certains groupes, provoquant une vague de harcèlement envers son créateur. Malgré cela, El Tabaa continue de défendre son projet et son engagement pour la justice.
Marque/Entreprise | Secteur | Raison du Boycott |
---|---|---|
HP (Hewlett-Packard) | Technologie | Fourniture de matériel pour les checkpoints et les prisons israéliens |
Puma | Équipement sportif | Sponsoring de l'Association de football d'Israël dans les colonies |
AXA | Assurance/Finance | Investissements dans des entreprises soutenant l'armée israélienne |
Ahava | Produits de beauté | Extraction et production de produits de beauté dans les colonies |
Sodastream | Électroménager | Usines basées dans des colonies illégales |
Caterpillar | Machinerie lourde | Vente de bulldozers utilisés pour démolir des maisons palestiniennes |
Mehadrin | Produits alimentaires | Exportation de fruits et légumes des colonies israéliennes |
Sabra | Alimentation | Partenariat avec des organisations soutenant l'armée israélienne |
G4S | Sécurité | Fourniture de services de sécurité aux prisons et checkpoints |
Elbit Systems | Défense | Fabrication d'équipements militaires utilisés par l'armée israélienne |
Israeli Wines | Alimentation | Production de vins dans des colonies israéliennes |
Teva Pharmaceutical | Pharmaceutique | Lien avec l'économie israélienne |
H&M | Mode | Promotion et présence dans les territoires occupés |
General Mills | Alimentation | Usine dans une colonie israélienne |
Airbnb | Technologie/Location | Annonces de logements dans des colonies illégales |
Motorola Solutions | Technologie | Fourniture de systèmes de surveillance et de contrôle pour les checkpoints |
Intel | Technologie | Investissements en Israël et partenariat avec des entreprises locales |
TripAdvisor | Tourisme | Promotion des destinations touristiques dans les colonies israéliennes |
McDonald's | Restauration rapide | Partenariat commercial avec des entreprises israéliennes |
Siemens | Technologie | Fourniture de technologie pour l'armée israélienne |
Victoria's Secret | Mode | Investissements et partenariats avec des entreprises israéliennes |
Volvo | Automobile | Fourniture de camions utilisés pour la construction des colonies |
Hyundai | Automobile | Exportation de véhicules utilisés par l'armée israélienne |
Alstom | Transport | Construction de systèmes ferroviaires reliant les colonies israéliennes |
Veolia | Services publics | Gestion des services publics dans les colonies |
HSBC | Finance | Investissements dans l'armement israélien |
Booking.com | Tourisme | Promotion des logements situés dans les colonies |
Expedia | Tourisme | Promotion de l'occupation à travers des réservations dans les colonies |
DXC Technology | Technologie | Fourniture de services technologiques pour la surveillance en Israël |
L3Harris Technologies | Défense | Vente d'équipements militaires utilisés par Israël |
Lockheed Martin | Défense | Fourniture d'avions de combat à l'armée israélienne |
Boeing | Aérospatial | Vente d'avions de guerre utilisés par Israël |
Raytheon | Défense | Vente de missiles et autres armements à l'armée israélienne |
Northrop Grumman | Défense | Fourniture de systèmes de défense aérienne à Israël |
Nestlé | Alimentation | Promotion de produits vendus en Israël et dans les colonies |
PepsiCo | Alimentation | Investissements dans des sociétés israéliennes |
Unilever | Produits de consommation | Production de biens en Israël |
Johnson & Johnson | Pharmaceutique | Investissements et partenariats avec des entreprises israéliennes |
Coca-Cola | Boissons | Production et distribution de boissons dans les colonies |
Danone | Alimentation | Partenariats avec des entreprises israéliennes |
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