Depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 par le Hamas, Gaza vit une destruction sans précédent. La vidéo publiée sur YouTube, intitulée « L’histoire retiendra le soutien apporté à sa destruction » interroge sur la manière dont l’ordre moral mondial a failli face à la crise humanitaire que subit Gaza. Didier Fassin, sociologue et anthropologue, y livre une analyse glaçante des événements. À travers ce dialogue, il revient sur l’échec des gouvernements et l’inégalité criante des vies qui marque cette tragédie.
Gaza sous les bombes : des vies brisées, des enfants traumatisés
Le silence complice de la communauté internationale
Dans cette vidéo, Didier Fassin évoque un « consentement à l’écrasement de Gaza », une attitude choquante de la part de nombreux gouvernements occidentaux qui, par leur soutien direct ou leur silence, contribuent à l’aggravation de la situation. Fassin souligne que l’histoire ne retiendra pas seulement les attaques du Hamas mais surtout le soutien à la destruction des infrastructures et des populations civiles palestiniennes.
Il dénonce l’euphémisme utilisé pour qualifier cette guerre. En effet, parler de « représailles » pour décrire la destruction de Gaza revient à minimiser la réalité des faits. Cette entreprise ne vise pas uniquement le Hamas, mais bien toute la population palestinienne. Les chiffres sont éloquents : plus de 40 000 morts, dont une grande majorité d’enfants et de femmes, et 100 000 blessés.
L’inégalité des vies, un facteur clé
Le point central de la réflexion de Fassin porte sur l’inégalité des vies. Il rappelle que, dans cette guerre, la valeur accordée aux vies israéliennes et palestiniennes n’est pas la même. En Israël, même après des attaques horribles comme celle du Hamas, les victimes ont pu être enterrées dignement, une reconnaissance publique de leur souffrance étant largement présente. En revanche, pour les familles palestiniennes, c’est une autre réalité : nombreux sont ceux qui ne peuvent récupérer les corps de leurs proches, ou les enterrer dans la dignité. Des fosses communes se multiplient, symboles de la tragédie humanitaire.
Consentement à l’écrasement : une faillite morale globale
Fassin accuse certains pays d’avoir activement soutenu l’écrasement de Gaza, non seulement en fournissant des armes, mais aussi en légitimant l’action israélienne à travers leurs discours politiques. Il met en lumière le tournant historique où les puissances occidentales, notamment la France, ont préféré soutenir inconditionnellement Israël plutôt que de défendre les droits humains universels.
Il pointe également du doigt une révisionnisme moral qui s’installe déjà, cherchant à effacer ou à minimiser l’ampleur des destructions. Les rapports de l’ONU et les témoignages en provenance de Gaza montrent cependant une réalité implacable, qui ne peut être ignorée.
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La guerre des mots : riposte ou destruction ?
L’un des aspects les plus frappants de la vidéo est la manière dont le langage est utilisé pour influencer la perception publique. La riposte israélienne est souvent présentée comme légitime, alors qu’elle englobe des actes qui relèvent davantage de la destruction pure et simple. Fassin dénonce cette manipulation sémantique qui réduit la réalité de l’horreur subie par les Palestiniens.
Un enjeu historique : la mémoire des vaincus
Fassin conclut avec une réflexion philosophique : si à court terme, ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, à long terme, ce sont les vaincus qui la marquent de leurs récits. Il souligne que la communauté internationale sera jugée par l’histoire pour son inaction face à cette catastrophe humanitaire. L’abdication morale dont ont fait preuve les gouvernements face à la destruction de Gaza marquera les mémoires pour des générations.
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