Peu avant que l’armée israélienne ne lance ses frappes massives contre le Liban, les autorités israéliennes ont ordonné la fermeture des bureaux d’Al-Jazeera à Ramallah. Ce geste, loin d’être anodin, semble s’inscrire dans une stratégie bien plus large : celle de semer le chaos dans la région à un moment clé, afin de peser sur l’échiquier politique américain, à l’approche des élections. C’est le point de vue développé dans l’émission Télé Palestine par Qassam Muaddi, journaliste palestinien basé à Ramallah et correspondant pour Mondoweiss.
L’offensive israélienne au Liban : un tournant inquiétant
La situation au Moyen-Orient atteint un point critique. Depuis les raids massifs lancés par Israël contre le Liban, déjà responsables de plus de 600 victimes, une escalade régionale semble inévitable. Gaza, dévastée par une guerre incessante depuis le 7 octobre, compte désormais plus de 40 000 morts, un chiffre qui, selon de nombreux experts, reste largement sous-estimé. À cela s’ajoute la situation en Cisjordanie, où les raids meurtriers de l’armée israélienne continuent dans un silence de plus en plus pesant.
Terrorisme d’État israélien au Liban : massacres de civils et impunité internationale
La fermeture d’Al-Jazeera : vers un blackout médiatique
Une des conséquences majeures de cette escalade est la décision israélienne de fermer les bureaux de la chaîne qatari Al-Jazeera en Cisjordanie pour une durée de 45 jours. Cette mesure, qui coïncide avec l’approche des élections américaines, soulève des interrogations quant à sa véritable motivation. Kassam Muadi, journaliste palestinien, souligne que cette fermeture vise probablement à limiter la couverture des événements jusqu’aux élections, Israël comptant sur un soutien américain plus affirmé sous une potentielle administration Trump.
Netanyahou, de son côté, poursuit une politique visant à maintenir un état de guerre jusqu’à la fin de l’année, s’appuyant sur l’éventualité d’une victoire de Trump. Le premier mandat de ce dernier s’était caractérisé par un soutien sans faille à Israël, notamment avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale israélienne. Selon Muadi, une nouvelle administration Trump permettrait à Israël de prendre des décisions stratégiques de grande envergure, sans l’ombre d’une opposition significative des États-Unis.
Une guerre qui s’étend au Liban
L’offensive israélienne au Liban entre également dans ce schéma d’escalade planifiée. La stratégie semble être de pousser la région au bord d’un conflit généralisé, ce qui mettrait l’administration Biden dans une situation délicate, elle qui peine déjà à freiner l’agression israélienne. Les frappes sur le Liban pourraient s’intensifier dans les jours à venir, entraînant une implication croissante du Hezbollah et renforçant le risque d’une guerre régionale.
Cisjordanie : une occupation qui s’aggrave
La Cisjordanie n’échappe pas à cette montée de violence. Israël multiplie les raids, notamment à Jénine et à Naplouse, où l’armée cible des résistants palestiniens locaux. Les images récentes diffusées par Al-Jazeera, montrant des soldats israéliens jetant le corps d’un Palestinien du haut d’un toit, illustrent cette brutalité grandissante. Ces événements révèlent la politique israélienne de déshumanisation des Palestiniens, et la fermeture des bureaux d’Al-Jazeera s’inscrit dans une volonté d’empêcher la diffusion de telles images au niveau international.
Israël vise non seulement à écraser la résistance palestinienne, mais aussi à poursuivre son plan d’annexion progressive de la Cisjordanie. Comme le souligne Muadi, ce conflit n’est pas seulement militaire, mais également démographique : Israël cherche à établir une majorité juive en Cisjordanie, et à Jérusalem en particulier, en chassant progressivement les Palestiniens de leurs terres.
Un changement de paradigme en vue ?
Le contexte géopolitique actuel est marqué par une intensification des tensions, où chaque mouvement semble calculé pour maximiser les gains politiques à court terme. Cependant, une chose est claire : la résistance palestinienne, malgré les efforts israéliens pour la contenir, reste active et déterminée. Les groupes armés de Cisjordanie, bien que fragmentés et affaiblis, continuent de s’opposer à l’occupation, et le Hezbollah au Liban pourrait jouer un rôle décisif dans l’avenir de ce conflit.
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