Bandung du Nord : Un appel à la solidarité décoloniale entre Palestine et peuples autochtones

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La première conférence « Bandung du Nord », s’est tenu à Montréal, sur le territoire non cédé de la nation Kanyen’kehà, également connu sous le nom colonial de Montréal. Cet hommage a ouvert la conférence avec une forte reconnaissance du fait que ces terres appartiennent historiquement aux Premières Nations, notamment les Kanien’kehá, qui continuent de résister au colonialisme. Ce rappel solennel a résonné comme un écho direct aux luttes similaires menées par les Palestiniens depuis des décennies.

Un hommage poignant aux peuples opprimés

Dès l’ouverture, la conférence a rendu hommage à deux peuples principaux : les autochtones d’Amérique du Nord et les Palestiniens. Un moment de silence a été observé pour honorer les 45 000 martyrs palestiniens victimes du nettoyage ethnique en Palestine depuis la création de l’État d’Israël. L’émotion était palpable dans la salle, avec une audience unie dans une réflexion sur la persistance de la violence coloniale, que ce soit sur les terres de Jojaga (nom traditionnel de Montréal) ou dans les territoires palestiniens occupés.

L’événement, Bandung du Nord, s’inscrit dans l’héritage historique de la conférence de Bandung de 1955 en Indonésie, qui avait réuni des leaders du Sud global pour lutter contre l’impérialisme et le colonialisme. Bandung du Nord cherche à raviver cet esprit en rassemblant les mouvements anticoloniaux, non seulement des pays du Sud, mais aussi du Nord. Il s’agit ici d’une prise de conscience commune : les luttes de libération ne se limitent pas aux frontières géographiques, elles s’étendent au-delà, englobant les peuples autochtones, les Afrodescendants, les Palestiniens et d’autres communautés opprimées.

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Une convergence de luttes : Palestine, peuples autochtones et au-delà

Le thème principal de la conférence, « Penser la libération dans une colonie de peuplement achevée, et non achevée », a exploré les parallèles entre les situations coloniales à travers le monde. Le terme « colonie de peuplement » fait ici référence aux territoires où les colons européens se sont installés de manière permanente, souvent en éradiquant ou en marginalisant les populations autochtones. Cela inclut non seulement le Canada et les États-Unis, mais aussi la Palestine, où le projet de colonisation israélien se poursuit encore aujourd’hui.

L’un des moments les plus intenses de l’événement est venu lorsqu’une militante autochtone a pris la parole. Elle a décrit avec émotion les similitudes frappantes entre la colonisation de la terre palestinienne et celle des peuples autochtones au Canada. Elle a rappelé comment le colonialisme a non seulement volé les terres, mais aussi détruit les cultures, les langues et les identités des peuples premiers. Elle a expliqué que pour les peuples autochtones, tout comme pour les Palestiniens, la lutte pour la terre est aussi une lutte pour la survie. Cette intervention a profondément touché le public, renforçant un sentiment de solidarité entre deux luttes apparemment distantes mais fondamentalement liées.

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La résistance face aux politiques répressives

L’événement a aussi été marqué par une dénonciation des politiques répressives menées contre les militants de la cause palestinienne. L’exemple le plus frappant fut l’interdiction d’entrée au Canada d’Omar Barghouti, fondateur du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). Barghouti, figure éminente de la résistance non violente palestinienne, a vu son visa refusé par les autorités canadiennes, un acte dénoncé comme une tentative de museler le soutien international au mouvement BDS.

Bien que Barghouti n’ait pu être présent en personne, son message a été diffusé par vidéo. Il a appelé à une solidarité mondiale pour soutenir la libération palestinienne et mettre fin à l’apartheid israélien. Il a également rappelé que les États du monde entier ont une obligation morale de cesser leur complicité avec l’occupation israélienne, que ce soit à travers les échanges commerciaux, la collaboration universitaire ou le soutien militaire.

Son discours vidéo a évoqué l’idée que la libération palestinienne n’est pas seulement une question de justice pour les Palestiniens, mais une question plus large de survie pour l’humanité. Il a mis en garde contre le « paradigme de sécurité des oppresseurs », qui cherche à contrôler et à dominer les populations vulnérables, que ce soit en Palestine, ou au sein des communautés autochtones. Son intervention a soulevé une immense émotion dans la salle, créant un moment de réflexion intense sur l’importance de l’action collective.

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Un esprit de Bandung renouvelé

L’esprit de la conférence a été celui de la résistance et de la solidarité internationale. Les luttes du peuple palestinien, des peuples autochtones d’Amérique du Nord, et d’autres communautés opprimées ont été mises en parallèle dans des discussions enrichissantes. Des intervenants ont rappelé que les luttes coloniales ne se résument pas à des histoires du passé, mais continuent d’influencer les structures sociales et politiques de nombreux pays.

Les discours ont également mis en lumière le rôle de figures historiques de la résistance comme Malcolm X, Angela Davis et Nelson Mandela, dont l’héritage continue d’inspirer les mouvements de libération aujourd’hui. Angela Davis, symboliquement marraine de l’événement, a envoyé un message fort de soutien, rappelant l’importance de rester unis face à l’oppression.

Le Bandung du Nord est apparu comme une plateforme essentielle pour unir les voix des opprimés, au-delà des frontières géographiques, pour imaginer et construire un futur libéré des chaînes du colonialisme. Il a ouvert un espace de dialogue où les peuples du Sud global et du Nord global peuvent ensemble réfléchir à de nouvelles formes de résistance, tout en puisant dans les philosophies de libération anticoloniales qui ont marqué l’histoire.

Un combat universel

Ce premier jour de la conférence a renforcé l’idée que la lutte pour la liberté et la justice est un combat universel. L’émotion était omniprésente, portée par les récits de souffrance et de résistance, mais aussi par une vision commune d’un avenir libéré de l’oppression. Bandung du Nord a marqué un tournant dans la manière de penser les luttes anticoloniales, rappelant à tous que les combats pour la dignité, la terre et la survie sont plus urgents que jamais, que ce soit en Palestine, en Amérique ou ailleurs dans le monde.


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