Une plaie ouverte au cœur du monde
Dans son livre Palestine, notre blessure, publié aux éditions La Découverte, le journaliste Edwy Plenel rassemble plus d’une décennie d’articles publiés dans Mediapart sur la question palestinienne. Ce recueil, enrichi d’une introduction inédite, se veut un cri d’alerte face à l’aveuglement occidental et au soutien inconditionnel d’Israël par les grandes puissances.
L’incroyable cri d’alarme d’Edwy Plenel : quand les mots ne suffisent plus !
Plenel insiste sur un point central : la Palestine n’est pas seulement un enjeu géopolitique, c’est une question universelle de justice et d’égalité. Depuis 1947-1948 et plus encore depuis 1967, la question palestinienne incarne le combat pour le droit des peuples à l’autodétermination, face à une logique de domination coloniale qui perdure.
La complicité des puissances occidentales
Dans son livre, Edwy Plenel critique la politique américaine, qui, sous Barack Obama déjà, oscillait entre hésitations et renoncements face à Israël. Il souligne également la responsabilité française, notamment sous François Hollande, qui en 2014 opéra un basculement vers un soutien inconditionnel à Israël. Ce moment coïncide, selon Plenel, avec la diabolisation des jeunes mobilisés pour la cause palestinienne en France et un alignement sur la politique de Netanyahou, de plus en plus ancrée dans une idéologie suprémaciste.
L’auteur établit une parallèle troublante entre la rhétorique israélienne et les discours colonialistes passés. Il cite Ehud Barak, ancien Premier ministre israélien, qui qualifiait Israël de « villa dans la jungle », un argumentaire rappelant l’idéologie des colons français en Algérie. Cette vision perpétue une logique d’affrontement permanent, niant tout espoir de paix durable.
Le droit international piétiné
Plenel ne manque pas d’établir un lien entre les guerres coloniales, l’apartheid sud-africain et la politique israélienne. Il rappelle que l’Afrique du Sud de l’apartheid bénéficiait jadis du soutien des puissances occidentales, tout comme Israël aujourd’hui. Pourtant, c’est la mobilisation citoyenne et le boycott qui ont permis d’en finir avec le régime ségrégationniste sud-africain.
L’auteur dénonce également l’hypocrisie des États occidentaux qui invoquent le droit international pour condamner l’invasion russe en Ukraine, tout en tolérant l’occupation et l’oppression du peuple palestinien. Il souligne un fait peu médiatisé : Israël a récemment voté contre une résolution de l’ONU soutenant l’intégrité territoriale de l’Ukraine, s’alignant ainsi sur Moscou, la Corée du Nord et d’autres régimes autoritaires.
Pour Plenel, ce mépris du droit international est un projet commun aux extrêmes droites mondiales, de Trump à Netanyahou en passant par Poutine. Leur objectif : démanteler les principes de justice universelle établis après la Seconde Guerre mondiale, et justifier l’impunité des États qui violent le droit des peuples.
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Une cause universelle et un combat moral
Plenel insiste : soutenir la cause palestinienne ne signifie pas adopter un soutien aveugle. Il condamne fermement les crimes de guerre, quels qu’en soient les auteurs. Il rappelle ainsi que la résistance palestinienne doit rester fidèle à son idéal d’émancipation et ne pas reproduire les crimes de ses oppresseurs.
Citant Nelson Mandela et la lutte contre l’apartheid, il affirme que la libération ne peut passer par la barbarie. L’humanisme doit demeurer au cœur du combat palestinien, afin de ne pas tomber dans la spirale de la vengeance aveugle.
En conclusion, Palestine, notre blessure est bien plus qu’un essai : c’est un réquisitoire contre la lâcheté politique et l’indifférence coupable des démocraties face à l’injustice. C’est aussi un appel à ne pas détourner le regard et à replacer la Palestine au cœur des luttes pour un monde plus juste.
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