Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a récemment fait des déclarations frappantes lors d’une interview accordée à NBC, où il a exprimé un point de vue qui choque une partie de l’opinion publique occidentale. Contrairement à la position dominante de nombreux pays, notamment les États-Unis et Israël, Erdoğan a affirmé qu’il ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste. Pour lui, le Hamas est un groupe de résistance légitime qui lutte pour la protection de la patrie palestinienne.
Un plaidoyer en faveur de la résistance palestinienne
Dans l’interview menée par le journaliste Keir Simmons, Erdoğan a été direct : « Je ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste, car ils se battent pour protéger leur terre. Ils mènent un combat de résistance. » Selon Erdoğan , il est impératif de replacer les événements dans leur contexte historique. Il a rappelé que depuis 1947, la Palestine a progressivement perdu une grande partie de son territoire sous l’occupation israélienne. Cette perte territoriale, accompagnée d’une violence systématique contre les Palestiniens, expliquerait en partie les actions du Hamas.
En répondant aux critiques qui l’accusent de soutenir un groupe responsable des attaques du 7 octobre 2023, Erdoğan a encouragé à examiner les raisons profondes qui ont conduit à cet événement tragique. Pour lui, les actes de violence en Palestine ne peuvent pas être isolés des décennies de souffrances et d’injustices que subit le peuple palestinien. Il pose ainsi une question cruciale : combien de Palestiniens ont été tués avant que le Hamas ne prenne les armes ?
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Une position en rupture avec l’Occident
Cette déclaration, bien que surprenante pour certains, n’est pas sans précédent. Erdoğan a souvent adopté une position critique à l’égard des actions d’Israël, notamment en ce qui concerne les bombardements sur Gaza et l’expansion des colonies en Cisjordanie. En tant que membre de l’OTAN, la Turquie entretient pourtant des relations complexes avec les États-Unis et les autres membres de l’alliance qui soutiennent Israël. Ces déclarations pourraient renforcer les tensions déjà existantes entre la Turquie et ses alliés occidentaux, d’autant plus que l’Occident considère généralement le Hamas comme un groupe terroriste.
Pour le président turc, cependant, la distinction entre terrorisme et résistance est claire : « Nous sommes contre le terrorisme sous toutes ses formes, mais je ne peux pas traiter de terroristes ceux qui défendent leur terre et leur peuple face à une puissance occupante. »
L’importance stratégique de la Turquie
Malgré ces divergences, la position de la Turquie sur la scène internationale reste cruciale, notamment en raison de son rôle au sein de l’OTAN et de sa position géopolitique stratégique. Erdogan sait que ses prises de position sur des sujets sensibles, comme le conflit israélo-palestinien, peuvent exacerber les tensions diplomatiques. Toutefois, il semble décidé à ne pas renoncer à son soutien à la cause palestinienne, quitte à déplaire à ses partenaires occidentaux.
Erdoğan conclut sur une note de pragmatisme géopolitique : la Turquie continuera de prendre en compte les intérêts de ses alliés dans ses décisions, mais il est évident que son soutien à la Palestine ne faiblira pas.
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