Moody’s abaisse la note d’Israël : une sanction réelle ou symbolique ?

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Moody’s abaisse la note d’Israël : une sanction réelle ou symbolique ?

L’abaissement de la note d’Israël par l’agence de notation Moody’s a surpris de nombreux observateurs, surtout en plein contexte de guerre à Gaza et de tensions croissantes avec le Hezbollah au Liban. Moody’s, qui a fait passer la note d’Israël de A2 à Baa1 avec une perspective négative, met en avant les risques géopolitiques croissants pour justifier cette décision. Mais cette dégradation pose des questions. Étant donné l’influence des États-Unis, allié clé d’Israël, sur les agences de notation comme Moody’s, certains s’interrogent : est-ce une sanction réelle, ou simplement symbolique ?

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Moody’s sous influence : des sanctions sincères ou stratégiques ?

Moody’s est une agence basée aux États-Unis, pays reconnu pour son soutien indéfectible à Israël, tant sur le plan diplomatique que militaire. Dès lors, pourquoi une telle dégradation de la note à un moment critique pour l’État hébreu ? Certains pourraient suggérer que cette baisse est motivée par un besoin de donner une image d’indépendance de la part de Moody’s, mais qu’en réalité, son impact serait limité.

Hypothèse 1 : Une pression stratégique des États-Unis
Il est possible que les États-Unis cherchent à envoyer un signal à Israël tout en maintenant une certaine distance publique. En abaissant la note, Moody’s pourrait vouloir rappeler à Israël que ses actions sur les deux fronts, à Gaza et au Liban, ne sont pas sans conséquences économiques. Pourtant, le lien étroit entre ces deux pays pousse à croire que cette sanction pourrait être orchestrée à des fins diplomatiques, pour adoucir les critiques internationales sans véritablement affecter l’économie israélienne à long terme.

Hypothèse 2 : Une action pour maintenir l’image de neutralité
Moody’s, comme d’autres grandes agences de notation, doit préserver sa crédibilité internationale. En dégradant la note d’Israël, l’agence pourrait simplement chercher à donner une apparence d’impartialité et de rigueur, sans pour autant infliger des dommages réels. Cette décision pourrait être une manière de montrer qu’aucun pays, même Israël, n’est à l’abri de sanctions économiques s’il s’embarque dans des conflits prolongés, tout en sachant que les alliés d’Israël, notamment les États-Unis, ne laisseront pas l’économie israélienne s’effondrer.

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Un impact économique réel ou une sanction symbolique ?

Malgré cette dégradation, la question demeure : l’abaissement de la note par Moody’s aura-t-il un impact concret sur l’économie israélienne ? En théorie, une telle sanction devrait entraîner une augmentation des taux d’intérêt pour les emprunts émis par Israël, et compliquer son accès aux marchés financiers. Mais en pratique, Israël est soutenu par des partenaires puissants qui pourraient absorber ces coûts, notamment les États-Unis.

Hypothèse 3 : Un impact limité grâce aux soutiens internationaux
Le coût de la guerre, estimé à 67,6 milliards de dollars, et la hausse potentielle des taux d’intérêt ne seront peut-être pas aussi dévastateurs qu’on pourrait le penser. Israël bénéficie d’une aide militaire et économique considérable des États-Unis, qui pourrait compenser ces pertes. De plus, même si la note est abaissée, les investisseurs et institutions financières internationales pourraient continuer à prêter à Israël à des conditions avantageuses, compte tenu de sa stabilité politique relative et de ses liens avec les grandes puissances économiques.

Hypothèse 4 : Une sanction principalement politique
L’abaissement de la note pourrait être davantage une sanction politique qu’économique. Il s’agirait d’un signal envoyé à Israël pour l’encourager à rechercher une solution diplomatique aux conflits avec le Hamas et le Hezbollah, plutôt qu’une réelle mise en péril de son économie. En effet, les agences de notation sont également influencées par les contextes géopolitiques, et cette décision pourrait être davantage un message de prudence politique qu’une véritable alerte économique.

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Quelles perspectives pour l’économie israélienne ?

Moody’s prévoit une croissance de seulement 0,5% en 2024, loin des 4% initialement anticipés. Mais ces prévisions tiennent-elles réellement compte de tous les facteurs géopolitiques et économiques en jeu ? Si la guerre se prolonge, les finances israéliennes seront certes sous pression, mais l’État pourrait s’appuyer sur des mécanismes de soutien externe, comme l’aide américaine ou des partenariats économiques renforcés.

La Banque d’Israël elle-même prévoit une croissance plus optimiste de 2% en 2024, montrant que, malgré la guerre, l’économie israélienne pourrait résister mieux que prévu. Cette divergence de prévisions renforce l’hypothèse selon laquelle l’impact de la décision de Moody’s pourrait être plus politique que financier.

Une sanction mesurée ?

En fin de compte, la dégradation de la note par Moody’s pourrait s’apparenter à une manœuvre tactique visant à rappeler à Israël les risques liés à ses choix militaires, sans pour autant compromettre gravement son avenir économique. Les soutiens internationaux, notamment celui des États-Unis, restent cruciaux pour Israël, et il est probable que la situation budgétaire du pays, bien que tendue, ne plongera pas dans le chaos.

L’abaissement de la note semble donc avoir un impact limité sur le terrain, et pourrait surtout servir à calmer les critiques internationales à l’égard des conflits en cours. Il s’agit peut-être plus d’une sanction symbolique que d’une réelle menace pour la stabilité économique d’Israël.

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Tableau Moody’s

 

Catégorie Notation Notations détaillées (Cran) Commentaire
Investissement Aaa Valeur de tout premier ordre, niveau de risque de crédit le plus bas.
Aa Aa1, Aa2, Aa3 Valeur de haute qualité, niveau de risque de crédit très bas.
A A1, A2, A3 Valeur intermédiaire, niveau de risque de crédit bas.
Baa Baa1, Baa2, Baa3 Qualité de valeur moyenne, niveau de risque de crédit modéré, susceptible de comporter certaines caractéristiques spéculatives.
Spéculative Ba Ba1, Ba2, Ba3 Valeur spéculative, niveau de risque de crédit important.
B B1, B2, B3 Valeur très spéculative, niveau de risque de crédit élevé.
Caa Caa1, Caa2, Caa3 Obligation spéculative de très mauvaise qualité, niveau de risque de crédit très élevé.
Ca Obligation hautement spéculative, en défaut ou très proche du défaut de paiement, avec quelques espoirs de recouvrement.
C Notation la plus basse. En défaillance de paiement avec perspectives extrêmement faibles d’atteindre un niveau propice à l’investissement.

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La rédaction

La rédaction de free-palestine.news est composée de journalistes bénévoles passionnés et engagés, dédiés à fournir des analyses approfondies et des opinions sur le conflit israélo-palestinien, en particulier les événements tragiques à Gaza. Elle s'efforce de donner une voix aux victimes et de mettre en lumière les réalités souvent ignorées ou déformées, offrant ainsi une perspective authentique et humaniste sur la situation.

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